Préconisations de rédaction PLU(i) – Règlement – Réduction du risque d'inondation
Publié le 26 avril 2023 - Mis à jour le 21 septembre 2023
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Dispositions du SDAGE & PGRI
1.1.3. SDAGE Protéger les milieux humides et les espaces contribuant à limiter le risque d’inondation par débordement de cours d’eau ou par submersion marine dans les documents d’urbanisme (Disposition commune 1.C.1 PGRI)
1.2.1. SDAGE Cartographier et préserver le lit majeur et ses fonctionnalités (Disposition commune 2.C.1 PGRI)
4.2.3. SDAGE Elaborer une stratégie et un programme d’actions limitant les ruissellements à l’échelle du bassin versant (Disposition commune 2.E.2 PGRI)
5.5.3. SDAGE Adopter une approche intégrée face au risque de submersion (Disposition commune 1.C.1, 2.A.2, 2.D.1, 2.D.2, 2.D.3 PGRI)
1.A.1. PGRI Comment évaluer la vulnérabilité d’un territoire aux inondations
1.A.3 PGRI Intégrer dans le PLU et les documents en tenant lieu, des communes ou leurs groupements en priorité dans les territoires couverts par un TRI, un diagnostic de vulnérabilité de territoire aux inondations et évaluer les incidences de sa mise en œuvre
1.A.5 PGRI Suivre la réalisation des diagnostics de vulnérabilité de territoire aux inondations
1.A.6. PGRI Réduire la vulnérabilité aux inondations des territoires dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain
1.B.1. PGRI Prioriser les diagnostics de vulnérabilité aux inondations à mener (quartiers, bâtiments, et activités économiques)
1.B.8. PGRI Prendre en compte la réduction de la vulnérabilité aux inondations dans les programmes locaux de l’habitat (PLH), en particulier dans les secteurs à enjeux
1.C.2. PGRI Encadrer l’urbanisation en zone inondable
1.C.3 PGRI Encourager dans les territoires à risque important d’inondation (TRI) les réflexions portant sur la planification du territoire résilient aux inondations qui peuvent aller jusqu’à la recomposition spatiale du territoire
ATTENTION ! Le document d’urbanisme doit se référer systématiquement aux SAGE du territoire lorsqu’ils existent, ceux-ci peuvent décliner des dispositions et règles propres aux enjeux du territoire.
Les préconisations de rédaction
Transcrire les éléments définis dans le Plan de Prévention des Risques inondations ou littoraux (PPRi/L), s’il existe
Le PLU(i) peut transcrire les éléments et règles du PPRi/L (figurant en annexe) dans son règlement écrit et graphique pour en faciliter la lisibilité et la mise en œuvre. En particulier, les options retenues pour la délimitation des zones U, AU, A et N du PLU(i) pourront être mises en lien avec le zonage du PPRi/L. En l’absence de PPRi/L, le PLU(i) définit ses propres règles sur la base des connaissances existantes.
Rendre inconstructibles les secteurs en zone inondable
« Dans les zones U, AU et N, les documents graphiques du règlement font apparaître […] les secteurs […] où l’existence de risques naturels […] justifient que soient interdites les constructions et installations de toute nature » 1 ou « soumises à des conditions spéciales » 2. Le règlement délimite précisément les secteurs à risque d’inondation, au moyen d’un zonage indicé ou d’un surzonage. Le code de l’urbanisme n’opère pas de distinction entre les types d’inondations. Le report des secteurs à risque pourra donc faire l’objet de plusieurs trames différenciées (secteurs à risque par débordement de cours d’eau, par ruissellement, par remontée de nappe, par submersion marine le cas échéant). A ce titre, il doit délimiter des zones à l’intérieur desquelles les activités sont strictement réglementées de façon à ne pas dégrader ces zones.
Références juridiques
Limiter et encadrer l’urbanisation dans les zones inondables déjà urbanisées
Le PLU(i) détermine les conditions d’un mode d’urbanisation adapté au risque inondation, en veillant en particulier à limiter l’urbanisation dans les zones inondables déjà urbanisées. Lorsqu’on urbanise, on augmente la vulnérabilité des biens et des personnes face au risque. Intégrer les principes de non-aggravation des risques inondation et de neutralité hydraulique de l’aménagement 3 permet de limiter l’impact de l’urbanisation sur la vulnérabilité des biens et des personnes. Afin de mettre en œuvre cet objectif, il convient de connaître la fonction hydraulique jouée par la zone à urbaniser et d’orienter son aménagement en maintenant cette fonctionnalité (principe de l’équivalence fonctionnelle).
Le PLU(i) doit appliquer les règles et principes d’urbanisation (inconstructibilité, réduction de la vulnérabilité, adaptation au risque des nouvelles constructions,…) ou les règles définies par le PPRi/L, via son règlement. Si, en l’absence de règles définies par le PPRi/L, le PLU(i) prévoit de développer l’urbanisation de secteurs situés en zone inondable ou en organise la densification, il doit veiller à poursuivre les objectifs suivants :
- réduire globalement la vulnérabilité sur le périmètre de l’opération voire à l’échelle du bassin de vie ;
- garantir la résilience des nouvelles constructions ;
- justifier l’absence d’implantation alternative présentant des inconvénients inférieurs sur l’écoulement de l’eau et/ou de la submersion marine à l’échelle du bassin de vie ;
- justifier l’absence d’aggravation du risque pour les enjeux existants ;
- démontrer la résilience des réseaux (voiries, énergie, eau, télécommunications) de la zone concernée ;
- déconseiller strictement les constructions nouvelles d’établissements sensibles (établissements nécessaires à la gestion de crise, établissements recevant du public sensible, établissements pouvant engendrer des pollutions en cas d’inondation) en zone inondable ;
- ne réhabiliter les Établissements Recevant du Public (ERP) sensibles existants situés en zone inondation que dans la mesure où elle a pour objet de diminuer la vulnérabilité globale de l’établissement…
Par ailleurs, le PLU(i) peut prévoir des règles pour limiter l’imperméabilisation des sols 4 (cf. Fiches Gestion des eaux pluviales à la source et perméabilité des sols) adaptées aux secteurs en zone inondable : emprise au sol des constructions davantage limitée qu’en zone urbaine classique (par exemple 20% maximum de la surface du terrain…), ou coefficient de pleine terre plus important dans ces zones.
Afin de réduire la vulnérabilité des territoires, en cohérence avec les règles des PPRi/L le cas échéant, l’aménagement peut être soumis à des prescriptions visant à adapter le bâti à la nature et l’intensité du risque. Le règlement peut :
- Interdire les sous-sols ou les soumettre à conditions spéciales (cuvelage…) ;
- Demander le respect d’une hauteur de plancher minimale (par rapport à une cote de référence…) ;
- Encadrer la hauteur des constructions en autorisant une hauteur compatible pour permettre un refuge en cas de crue, accès pour chaque logement à une voie hors d’eau ;
- « Prévoir des règles différenciées entre le rez-de-chaussée et les étages supérieurs des constructions pour prendre en compte les risques d’inondation et de submersion », notamment en matière de fonction (habitat uniquement à l’étage…) ;
- Favoriser la perméabilité des aménagements : interdiction des clôtures pleines, clôtures grillagées ou adaptées, limitation des grands linéaires bâtis, interdiction des remblais ou exhaussements tout autour des constructions…
Même si un PLU(i) ne peut les imposer, des modes constructifs et des aménagements intérieurs peuvent être encouragés pour s’adapter au risque : surélévation/pilotis, caractère démontable, vide sanitaire, mise hors d’eau des installations techniques et électroniques, matériaux résistants…
Pour les territoires à risque important d’inondation (TRI), le PLU(i) peut analyser les possibilités de recomposition spatiale du territoire dans le cadre des réflexions sur l’intégration des risques liés aux aléas d’inondation dans la planification de l’aménagement du territoire.
Références juridiques
Protéger les espaces contribuant à limiter le risque inondation
Pour agir sur l’aléa inondation, l’appui de milieux naturels/de solutions fondées sur la nature (SfN) est l’option durable à privilégier dans les choix d’aménagements futurs. Le règlement doit donc veiller à protéger les espaces contribuant à limiter le risque d’inondation par débordement de cours d’eau, ruissellement ou remontée de nappe (zones d’expansion des crues (ZEC), abords de cours d’eau et ripisylve, milieux humides…6) ou par submersion marine (cordons dunaires et leur espace de mobilité, cordons de galets, zones estuariennes, lagunes, marais rétro-littoraux, prés-salés….).
Le PLU(i) doit en effet préserver ces espaces notamment en lien avec la trame verte et bleue. La prévention des risques naturels d’inondation s’appuiera autant que possible sur le fonctionnement naturel des milieux par le recours aux techniques de ralentissement dynamique des écoulements 7 envisagées à l’échelle du bassin-versant dans le respect du principe de solidarité amont-aval. Les éléments fixes du paysage de type haies, bosquets, présents sur les axes d’écoulement, (cf. Fiches Eléments fixes du paysage) font également partie des actions à inscrire dans le règlement afin de mieux gérer les inondations.
Le règlement peut définir ces espaces contribuant à limite le risque inondation en tant « qu’espaces et sites naturels, agricoles, forestiers ou urbains à protéger » et « préciser l’affectation des sols et […] également l’interdiction de construire » 8. Le règlement peut ainsi classer les zones de la commune en zone N, à protéger en raison de « la nécessité de prévenir les risques notamment d’expansion de crues » 9. Les secteurs peu ou pas urbanisés pouvant alors servir de champs d’expansion des crues. Une inconstructibilité en bordure de cours d’eau (marge de recul minimum) doit également être prévue.
En milieu rural, des principes d’aménagement et d’utilisations du sol permettant de renforcer la lutte contre l’érosion des sols et les phénomènes de coulées de boues peuvent également être intégrés (intérêt des petites parcelles, des haies, des mares, talus, retenues collinaires, fossés, bandes enherbées…).
En plus de la protection de ces espaces, le règlement peut contenir des principes de restauration et reconquête en vue de ralentir les écoulements et réguler les crues :
- restaurer les annexes hydrauliques qui permet de gérer de manière durable et raisonnée les inondations en favorisant le stockage des eaux dans le lit majeur (cf. Fiches Milieux humides) ;
- restaurer les zones naturelles d’expansion de crues qui permet d’orienter les crues, remontées de nappe et phénomènes de ruissellement vers une zone où le milieu va pouvoir « absorber » naturellement l’excédent d’eau (en la stockant temporairement, en l’aidant à s’infiltrer…). En vue de la reconquête et création de nouvelles ZEC, le règlement peut définir des emplacements réservés 10.
- restaurer les fonctionnalités naturelles des cours d’eau (cf. Fiches Renaturation des cours d’eau) qui permet de ralentir les écoulements, par leur restauration morphologique (reméandrage, réouverture d’annexes hydrauliques, reconnexion d’anciens méandres, restauration de la continuité longitudinale et latérale, remise en fond de vallée…).
En savoir plus
6 Têtes de bassins versants, annexes fluviales, zones humides, étangs, tourbières, forêts alluviales…
7 Favoriser le ralentissement dynamique des écoulements permet de diminuer le risque d’inondation par des aménagements venant contenir temporairement les eaux, partout où cela est possible et avant qu’elles n’aient atteint une importante vitesse d’écoulement (étaler dans le temps les volumes transitant par les rivières).
Références juridiques
Les exemples de rédaction
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PLU de Beyren-lès-Sierck (Moselle, 57) – Approuvé en 2018 et modifié en 2019
La commune est concernée par les inondations des ruisseaux de Beyren et de Gandren. Elle n’est pas couverte par un PPR inondation. Le SDAGE ne répertorie aucune zone humide remarquable sur le ban communal et aucun SAGE ne couvre Beyren-lès-Sierck. Afin de pallier le manque de connaissance des secteurs à enjeux à identifier dans le PLU, une étude hydraulique à l’échelle du 1/5 000 précisant la qualification du niveau d’aléa, et les hauteurs d’eau, et un recensement précis des zones humides (sous maîtrise d’ouvrage du syndicat de gestion et d’aménagement de la Boler) ont été réalisés en 2015.
La connaissance précise des secteurs à enjeux a fait évoluer le projet du territoire. Ainsi, des dents creuses classées U dans l’ancien PLU ont été rendues inconstructibles et les zones d’extension ont été exclues des zones humides et inondables.
La cartographie des aléas et l’inventaire des zones humides sont reportés dans le zonage du PLU sous la forme d’un surzonage au titre du R. 151-31 et R. 151-34 du code de l’urbanisme, accompagnée de dispositions dans le règlement écrit.
En zone U inondable, les remblais sont interdits. Les constructions autorisées sont soumises à des mesures de réduction de leur vulnérabilité : plancher des bâtiments au-dessus de la crue centennale majorée de 50 cm (côte crue centennale déterminée par l’étude hydraulique), sous-sols interdits, transparence hydraulique des clôtures, résistance des aménagements aux écoulements.
En zone A et N, les constructions sont interdites dans l’emprise des zones inondables et humides ; l’asséchement, la mise en eau, l’imperméabilisation, les remblais des zones inondables et humides sont autorisés sous réserve de leur caractère d’intérêt général au titre du L. 211-7 du code de l’environnement et de l’absence d’alternatives, l’aménagement devant faire l’objet de mesures correctrices et/ou compensatoires afin de récupérer les surfaces et fonctions perdues. (1)
Règlement graphique, Plan d’ensemble (2)
Références :
(1) Voir Agence de l’eau Rhin-Meuse, Guide méthodologique « Assurer la compatibilité des documents d’urbanisme avec les SDAGE et les PGRI du bassin Rhin-Meuse 2016-2021», p. 73-74
(2) Voir PLU de Beyren-lès-Sierck, « 3-1. Règlement graphique, Plan d’ensemble »
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PLU de Bordeaux Métropole (Gironde, 33) – Révision approuvée en 2016
Un zonage indicé pour l’enveloppe des zones inondables
Cette enveloppe est reportée au plan de zonage du PLUi avec un indice « IP » (Inondation Potentielle) au titre des secteurs où l’existence de risques naturels justifie des restrictions d’occupation des sols.
Des règles de constructibilité définies au cas par cas dans le cadre de l’instruction des projets
Les PPRi de 2005 restent opposables (avec des réserves indiquées par l’État) jusqu’à l’approbation des futurs PPR littoraux. En application du règlement du PLUi, tout projet concerné par l’indice IP doit faire l’objet d’un avis circonstancié des services instructeurs pour vérifier au cas par cas les possibilités effectives d’aménagement en fonction de la dernière connaissance disponible. Il s’agit d’une application de l’article R111-2 du code de l’urbanisme dès lors qu’un risque supérieur aux PPRi en vigueur est identifié. Afin d’assurer la mise en oeuvre de ces dispositions, un guide d’aide à l’instruction des projets a été établi par la Métropole. (1)
Extrait de la légende du plan de zonage (2)
Références :
(1) Voir Agence de l’eau Adour-Garonne, « Eau & Urbanisme : Recueil de retours d’expériences, Volume 2 » p. 65
(2) Voir PLU de Bordeaux Métropole, Règlement pièces graphiques, Plan de zonage
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PLU d’Hyères (Var, 83) – Approuvé en 2017
« ARTICLE 2 – DISPOSITIONS RELATIVES AUX RISQUES
- Aléa inondation
La commune est soumise au risque inondation par débordement de cours d’eau (Roubaud et Gapeau) et par ruissèlement et fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques Inondation rendu opposable par anticipation le 30/05/2016. Le présent PLU comprend également, au titre de l’article R123-11 b°, un zonage réglementaire qui prend en compte les aléas déterminés et impose des règles d’urbanisme. Lorsqu’un terrain est situé dans l’une des zones risques, les dispositions qui s’appliquent sont celles de la zone du Plan Local d’Urbanisme augmentées des prescriptions de cette zone de risque et du PPR. En tout état de cause, ce sont les dispositions les plus restrictives qui s’appliquent.
Le zonage réglementaire comprend deux zones distinctes :
- La zone Rouge correspond à la zone estimée très exposée et dans laquelle il ne peut y avoir de mesure de protection efficace ;
- La zone Bleue correspondant à la zone estimée exposée à des risques moindres dans laquelle des parades peuvent être mises en place. Le document graphique délimite les secteurs concernés respectivement par une trame rouge et une trame bleue. […]
ARTICLE 3 – DISPOSITIONS RELATIVES AUX ZONES D’EXPANSION DES CRUES
Les zones d’expansion des crues sont des espaces naturels ou aménagés ayant vocation à accueillir préférentiellement les eaux lors d’une période de crue. Celles-ci sont repérées sur le document graphique par une trame grisée. Dans les ZEC s’appliquent les mêmes règles que dans la zone rouge identifiée dans l’article 2, paragraphe 1 du présent chapitre ; sauf dispositions plus contraignantes édictées dans le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux SAGE du Gapeau. »
Référence :
Voir PLU d’Hyères, Règlement écrit, p. 20 et 23